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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 11:51

Les livrets en musique furent et sont des œuvres souvent littéraires transposées pour les besoins de l’opéra ou d’autres types de spectacles. On a souvent choisi ces livrets d'après les modes. Il ne s'agit pas d'une pièce de théâtre auquel on a ajouté de la musique, mais il s' agit d'un texte pré-écrit auquel une musique a été adaptée ou composée. Donc un texte ne peut se préter tel quel à une adaptation musicale, il doit subir quelques transformations soit dans sa structure, son contenu, sa diction, son interprétation.

 

 

1. L’adaptation culturelle

Le sujet a souvent éte reformuler selon les attentes du contexte social, il devait s’adapter au public qui assistait à des spectacles d'opéra:

  • ce fut pendant des siècles des cours princières -avec un sous-entendu d'hommage aux souverains-milieux de l'aristocratie, les occasions solennelles de fêtes, mariages princiers etc.
  • Par exemple: la transformation d'un denouement funeste en un heureux; splendeur de la mise en scène-richesse et variété des mutations scéniques (rn contraste avec la règle de l'unité du lieu du théâtre classique)

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2. La limitation du nombre de personnages et de la longueur du texte

Un texte, chanté en musique s’écoule en moyenne plus lentement que s’il n'était parlé. En outre, selon les différentes traditions historiques, il faut prendre en considération que le spectacle inclut des moments qui ne sont pas chanté; tels

  • Ouvertures et préludes

  • Des ritournelles scéniques

  • Des pantomimes

  • Des tempêtes

    mais qui prolongent la durée de l’opéra.

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3. La présence, visibilité et affectivité des éléments de l’intrigue

Comme le texte doit être synthétique et peu détaillé, et souvent il n'est pas parfaitement compréhensible, ce qui dans le théâtre parlé pourrait être raconté, à l'opéra devrait être représenté sur scène. En outre la musique, associée depuis l'antiquité à l'expression des passions, demande en principe des textes au caractère "affectif" plutôt que des élaborations rationnelles. Tous les éléments importants du texte ou du récit doivent être intégrés à l’œuvre.

4. La discontinuité des structures temporelles du théâtre musical

A la différence de la plupart des situations du théâtre parlé, dans l'opéra l'action s'écoule par endroits à une vitesse "réelle" (récitatifs), par endroits "au ralenti" (sections de numéros clos où-à cause de la durée des notes de la mélodie, des mélismes ou des répétitions du texte-le temps de l'action fictive connaît une dilatation): parfois elle s'arrête (un instant de surprise ou de terreur transformé en un "tableau").  

Ces différentes structures -dont l'alternance constitue le moyen le plus important d'organisation formelle du théâtre musical-demandent un type différent de fondement verbal.

la forme qu'un opéra va prendre-distribution des récitatifs et des numéros clos- est donc déjà déterminée par le livret en laissant au compositeur une marge de liberté très étroite. Si un compositeur a des idées précises quant aux solutions formelles qu'il souhaite adopter dans son oeuvre musicale, il faut qu'il intervienne à l'avance sur le librettiste pour que le texte soit prédisposé d'une certaine façon.

Il est encore possible, afin d'insérer plusieurs numéros clos, d'organiser l'intrigue de façon à multiplier les "musiques de scène" (pièces musicales chantées en tant que telles par les personnages à l'intérieur de l'univers fictif représenté: prières, sérénades, chansons à boire, etc.).

5. La Simultanéité

Grâce aux particularités du traitement mélodique des textes verbaux et au statut des structures temporelles, dans de nombreuses sutuations du théâtre musical il est prévu que plusieurs personnages chantent des textes divers au même moment. Ces textes doivent être différents quant au contenu, mais symétriques quant à la longueur, aux caractères métriques, au jeu des rimes, etc. c'est la tâche du librettiste d'arranger tout cela.

6. La Versification

Traditionnellement, le rythme d'une mélodie se fonde sur la distribution des accents typiques d'un certain type de vers; de même, la syntaxe musicale se fonde sur le nombre et la disposition des vers dans la strophe. Les vers utilisés par l'opéra, en particulier pour les numéros clos, ne coincident presque jamais avec ceux utilisés leplus souvent dans le théâtre parlé. L'idée d'utiliser un texte en prose est encore plus inconcevable. parmi les tâches principales du librettiste il ya donc celle d'organiser son texte selon différentes structures métriques, choisies selon des critères comme:

 

-Variété

- Clarté formelle (un changement de mètre souligne le passage entre deux sections du texte--- deux segments de la forme musicale)

-Correspondance expressive (certains mètres sont percus,selon un certain code culturel, comme adaptés à certaines situations)

Dans ce cas aussi le compositeur qui envisage des solutions rythmiques et syntaxiques particulières pour un moment donné de l'action, doit s'assurer auprès du librettiste que le texte du passage soit prédisposé sur le plan métrique selon ses souhaits.

 

 

Silhouettes of the city lights livret_apollon_daphe.jpg

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