Les livrets en musique furent et sont des œuvres souvent littéraires transposées pour les besoins de l’opéra ou d’autres types de spectacles. On a souvent choisi ces livrets d'après les modes.
Il ne s'agit pas d'une pièce de théâtre auquel on a ajouté de la musique, mais il s' agit d'un texte pré-écrit auquel une musique a été adaptée ou composée. Donc un texte ne peut se préter tel
quel à une adaptation musicale, il doit subir quelques transformations soit dans sa structure, son contenu, sa diction, son interprétation.
1. L’adaptation culturelle
Le sujet a souvent éte reformuler selon les attentes du contexte social, il devait s’adapter au public qui assistait à des spectacles d'opéra:
- ce fut pendant des siècles des cours princières -avec un sous-entendu d'hommage aux souverains-milieux de l'aristocratie, les occasions solennelles de fêtes, mariages princiers etc.
- Par exemple: la transformation d'un denouement funeste en un heureux; splendeur de la mise en scène-richesse et variété des mutations scéniques (rn contraste avec la règle de l'unité du
lieu du théâtre classique)
2. La limitation du nombre de personnages et de la longueur du texte
Un texte, chanté en musique s’écoule en moyenne plus lentement que s’il n'était parlé. En outre, selon les différentes traditions historiques, il faut prendre en considération que le spectacle
inclut des moments qui ne sont pas chanté; tels
3. La présence, visibilité et affectivité des éléments de l’intrigue
Comme le texte doit être synthétique et peu détaillé, et souvent il n'est pas parfaitement compréhensible, ce qui dans le théâtre parlé pourrait être raconté, à l'opéra devrait être représenté
sur scène. En outre la musique, associée depuis l'antiquité à l'expression des passions, demande en principe des textes au caractère "affectif" plutôt que des élaborations rationnelles. Tous
les éléments importants du texte ou du récit doivent être intégrés à l’œuvre.
4. La discontinuité des structures temporelles du théâtre musical
A la différence de la plupart des situations du théâtre parlé, dans l'opéra l'action s'écoule par endroits à une vitesse "réelle" (récitatifs), par endroits "au ralenti"
(sections de numéros clos où-à cause de la durée des notes de la mélodie, des mélismes ou des répétitions du texte-le temps de l'action fictive connaît une dilatation): parfois elle s'arrête
(un instant de surprise ou de terreur transformé en un "tableau").
Ces différentes structures -dont l'alternance constitue le moyen le plus important d'organisation formelle du théâtre musical-demandent un type différent de fondement verbal.
la forme qu'un opéra va prendre-distribution des récitatifs et des numéros clos- est donc déjà déterminée par le livret en laissant au compositeur une marge de liberté très étroite. Si un
compositeur a des idées précises quant aux solutions formelles qu'il souhaite adopter dans son oeuvre musicale, il faut qu'il intervienne à l'avance sur le librettiste pour que le texte soit
prédisposé d'une certaine façon.
Il est encore possible, afin d'insérer plusieurs numéros clos, d'organiser l'intrigue de façon à multiplier les "musiques de scène" (pièces musicales chantées en tant que telles par les
personnages à l'intérieur de l'univers fictif représenté: prières, sérénades, chansons à boire, etc.).
5. La Simultanéité
Grâce aux particularités du traitement mélodique des textes verbaux et au statut des structures temporelles, dans de nombreuses sutuations du théâtre musical il est prévu que plusieurs
personnages chantent des textes divers au même moment. Ces textes doivent être différents quant au contenu, mais symétriques quant à la longueur, aux caractères métriques, au jeu des
rimes, etc. c'est la tâche du librettiste d'arranger tout cela.
6. La Versification
Traditionnellement, le rythme d'une mélodie se fonde sur la distribution des accents typiques d'un certain type de vers; de même, la syntaxe musicale se fonde sur le nombre et la disposition
des vers dans la strophe. Les vers utilisés par l'opéra, en particulier pour les numéros clos, ne coincident presque jamais avec ceux utilisés leplus souvent dans le théâtre parlé. L'idée
d'utiliser un texte en prose est encore plus inconcevable. parmi les tâches principales du librettiste il ya donc celle d'organiser son texte selon différentes structures métriques, choisies
selon des critères comme:
-Variété
- Clarté formelle (un changement de mètre souligne le passage entre deux sections du texte--- deux segments de la forme musicale)
-Correspondance expressive (certains mètres sont percus,selon un certain code culturel, comme adaptés à certaines situations)
Dans ce cas aussi le compositeur qui envisage des solutions rythmiques et syntaxiques particulières pour un moment donné de l'action, doit s'assurer auprès du librettiste que le texte du
passage soit prédisposé sur le plan métrique selon ses souhaits.